Cette icône, assez rare, met l’accent sur la spécificité du personnage : il est le « dernier des prophètes », celui qui appelle à la pénitence et à la conversion, en vue d’accueillir le Christ. Ascète au regard inspiré, il fait le geste de prêcher de la main droite et avec la gauche, il porte sa tête tranchée. Ce détail est important : il signifie que l’icône ne représente pas le sujet dans sa vie terrestre, mais dans son éternité. Le temps et l’espace, les volumes et les reliefs sont bousculés. On entre donc dans un autre espace-temps : au-delà des apparences.
S’il est ici représenté ailé comme un ange (d’où le titre de l’icône), c’est en vertu de sa vocation de messager (« Voici : j’envoie mon messager en avant de toi » Mc 1,2).
Il est représenté dans un décor aride, presque abstrait, qui évoque le désert. A la fois à cause de la prophétie (« une voix crie dans le désert…etc ») mais aussi parce que le « désert » symbolise le vide, le vide de tout et même le vide de soi-même, qui est la condition pour approcher de Dieu.
On ne peut reconnaître l’Esprit et le recevoir que dans la solitude, le vide et le silence.
Le désert géographique qu’a réellement connu le Baptiste, au-delà du Jourdain, est donc représenté ici comme un symbole spirituel.
La hache posée contre l’arbuste évoque la parole de Jean Baptiste « déjà, la hache est prête à attaquer l’arbre à la base : tout arbre qui ne produit pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu ».
Icône creusée.
Dimensions : 300mm x 400mm