Cette icône qui célèbre « l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem », telle qu’elle est racontée par les quatre évangélistes (Mt 21, 1-9, Mc 11, 1-10, Lc 19, 28-38, Jn 12, 12-19) annonce aussi ce qui va suivre : la semaine de la Passion du Christ.
Jésus est accueilli et célébré par le peuple de Jérusalem comme le « messie », parce que, comme le précise St Jean « ils avaient appris le signe qu’il avait accompli »., évoquant ici la résurrection de Lazare, vraisemblablement assez récente ; c’est d’ailleurs pour cette raison que, dans l’Eglise orthodoxe, on célèbre une Liturgie spéciale dédiée à ce dernier miracle de Jésus, le samedi précédent le Dimanche des Rameaux. On appelle ce samedi « le samedi de Lazare ». La résurrection de Lazare annonçant, préfigurant, la résurrection prochaine du Christ.
L’icône parle d’elle-même et suit fidèlement le récit évangélique. Il est à noter cependant la présence des petits enfants, si chers au cœur de Jésus (et au cœur du peintre), qui, dans leur enthousiasme, grimpent au palmier pour y couper des rameaux et jettent des manteaux sous les sabots de l’ânon (Mathieu nous parle d’une ânesse et de son ânon. Jésus ne serait-il pas plutôt monté sur l’ânesse ?). Le modelé de la montagne qui semble s’incliner vers Jésus, la présence d’enfants, la douceur de l’ânesse-ânon qui porte humblement son maître , la lumière dorée qui baigne toute la scène expriment la joie du « Royaume qui vient ». Mais on ne peut s’empêcher de penser à ce qui va suivre et à l’affreux retournement de la population de Jérusalem qui suivra et réclamera la mise à mort de celui qu’elle acclame aujourd’hui comme son Sauveur.
Dimensions : 220mm x 280mm