www.icone-francoise-buire.com

Sainte Marie Madeleine

Cette icône qui a été peinte pour une moniale orthodoxe de Serbie représente Marie-Madeleine d’une manière plus austère qu’à l’accoutumée et c’est délibéré.
J’ai tenu à casser l’image de la belle "pécheresse" à l’abondante chevelure rousse que tant de peintres ont pris plaisir à représenter, insistant sur la sensualité supposée du personnage. Même sur les icônes et notamment sur celle de l’apparition du Christ ressuscité dans le jardin, on retrouve cette chevelure rousse et Marie-Madeleine est habillée d’une robe rouge, ce qui souligne encore plus l’aspect sensuel.
La tradition fonde en un seul personnage deux Marie évoquées dans les évangiles : l’une qui était la soeur de Marthe et de Lazare et l’autre dite de "Magdala" dont étaient sortis 7 démons (Lc VIII, 2).
L’onction de Béthanie est évoquée par Matthieu, Marc et Jean. C’est Jean qui précise la présence des 3 frère et soeurs dans la maison de Béthanie.
J’ai choisi de faire une interprétation très personnelle de Marie de Magdala, dont je pense qu’après avoir rencontré son "Seigneur" ("Rabbouni" l’appelle-t-elle) elle a changé radicalement de vie, quelle que fût sa vie antérieure dont on ne sait presque rien au demeurant.
Elle est revêtue d’un manteau noir comme tant de femmes du Moyen Orient le sont encore aujourd’hui, et elle tient le fameux vase de parfum qui évoque, ou plutôt qui annonce le calice que son Seigneur boira bientôt, jusqu’à la lie.
Une petite "Déisis" est représentée dans la partie supérieure de l’icône : la Mère de Dieu et Jean Baptiste entourant le Christ, dans une attitude d’intercession.
Cette icône n’a donc rien d’anecdotique. Elle est prière. Elle nous invite à méditer sur cette sainte femme, appelée dans la Tradition orthodoxe "égale aux apôtres", qui sût reconnaître en Jésus son sauveur, -Notre Sauveur-, et qui, à la veille de sa Passion, lui rendit hommage à sa façon, en achetant un nectar d’un grand prix pour en baigner ses pieds.